Papillonsrougebleuweb Anne Blum, « Papillons », 2011, acrylique sur carton plume
Papillonsbleuweb2 Anne Blum, « Papillons », 2011, acrylique sur carton plume
Papillonsgris2web Anne Blum, « Papillons », 2011, acrylique sur carton plume
Papillonsgrisweb Anne Blum, « Papillons », 2011, acrylique sur carton plume
papillonsweb10 Anne Blum, « Papillons », 2011
papillonsweb7 Anne Blum, « Papillons », 2011

18.6. - 18.9.2011

Anne Blum – Papillons

Symboles de l’âme, de tous temps associés à la métamorphose, la renaissance, la résurrection, les papillons, qui inspirent aujourd’hui Anne Blum, sont devenus emblématiques de l’art de peindre. L’élégance et la variété des dessins, l’éclat poudré des couleurs de leurs membranes ailées, leur fragilité ainsi que l’imprévisibilité de leur envol gracieux ne pouvaient qu’inspirer les peintres, les inciter à fixer de la pointe du pinceau ces miniatures de beauté. L’art occidental les collectionne. On les trouve parmi les marginalia des livres enluminés médiévaux comme dans les jardins de Marie, chez les Primitifs flamands. Ils se posent volontiers sur les bouquets hollandais du baroque, puis partent folâtrer dans les parterres rococo des peintres français. La touche des Impressionnistes les camoufle parmi les coquelicots des prairies tandis que les Symbolistes, comme les Surréalistes, les pourchassent dans leurs songes étranges. A l’époque contemporaine, le chatoiement de leurs motifs abstraits, l’intensité radieuse de leurs couleurs se manifestent à travers les audaces formelles et chromatiques des Expressionnistes américains, tels Sam Francis ou Cy Twombly.

 

Restauratrice au Musée des beaux-arts de Berne, devenue artiste dans le sillage de sa profession, Anne Blum intègre cette tradition millénaire de l’exorcisme exercé sur le regard par les papillons, ces enluminures frémissantes. Elle est partie au Mexique observer la migration des papillons Monarque. Dans les forêts du Michoacan, des lépidoptères virevoltent par millions pendant la période des amours. A l’équinoxe du printemps, ils remontent vers le Canada tandis qu’à l’équinoxe d’automne, une nouvelle génération s’en revient au Mexique pour hiberner, puis s’ébattre follement avant de mourir. L’artiste évoque son expérience sur des panneaux de sagex carrés de 140 cm marouflés de papier, peints à l’acrylique, à l’aquarelle ou à l’encre de Chine : autant d’espaces à papillons. Tantôt solaires, tantôt nocturnes, qu’ils exultent du bonheur des pariades ou forment des voiles fragiles de mélancolie, qu’ils volent en tous sens ou se rangent en essaims dirigés par un mystérieux diapason, l’éventail soyeux du pinceau d’Anne Blum, caressant ou nerveux, épouse leur battement, dans l’équation d’un coup de pinceau pour une aile. (AdA)

Radio RTS Espace 2 (Florence Grivel), Anne Blum à propos de son installation «Silence», 4.9.2009