luth Nicolas-Henry Jeaurat de Bertry (attribué), «Nature morte au luth théorbé et à la guitare», c. 1750, huile sur toile, 56 x 76 cm, coll. part.
Bach_luth Johann Sebastian Bach, Prélude de la suite en sol mineur BWV 995 (extrait), manuscrit autographe (c.1727-1731), Bibliothèque royale, Bruxelles

22.5.2016, 17h

Les affinités électives: Bach, Froberger et le luth

Andreas Martin, archiluth

Natif de Francfort et établi à Barcelone, Andreas Martin est l’un des plus éminents spécialistes du luth. Son enregistrement des œuvres complètes pour luth de J. S. Bach a été unanimement salué par la critique internationale.

 

Programme

Johann Sebastian Bach (1685-1750)

Suite en do majeur transcrite pour luth à partir de la suite en sol majeur pour violoncelle seul BWV 1007:
Prélude – Allemande – Courante – Sarabande – Menuet I et II – Gigue

Johann Jacob Froberger (1616-1667)

Suite en do mineur FbWV 619:
Allemande – Gigue – Courante –Sarabande

Johann Sebastian Bach

Suite en sol mineur BWV 995:
Prélude – Allemande – Courante – Sarabande – Gavotte I et II – Gigue

Johann Jacob Froberger

Suite en sol mineur FbWV 618:
Allemande – Gigue – Courante – Sarabande

Johann Sebastian Bach

Prélude, fugue et allegro en mi bémol majeur BWV 998

Andreas Martin, archiluth

 

Présentation

À l’époque baroque, la transcription par les luthistes d’œuvres à l’origine écrites pour clavier était monnaie courante. En retour, la manière de composer propre aux luthistes a largement influencé les clavecinistes les plus éminents du 17ème siècle, tels Louis Couperin (c.1626-1661) ou Johann Jacob Froberger (1616-1667).

 

La musique pour clavecin de Johann Jacob Froberger doit aux liens étroits entretenus par le musicien toute sa vie durant avec les luthistes parisiens, tels Denis Gaultier (1603-1672) ou Jacques Gallot (c.1625-1695), ses caractéristiques stylistiques les plus originales, parmi lesquelles la prédilection pour l’écriture dite brisée, qui consiste en une figuration raffinée de la polyphonie par le jeu de syncopes et de liaisons.

 

Quant à l’écriture pour clavier de Johann Sebastian Bach (1685-1750), elle doit autant à la musique de l’organiste et compositeur d’Allemagne du Nord Dietrich Buxtehude (1637-1707), rencontré à Lubeck, à l’occasion du fameux séjour du jeune compositeur dans la ville hanséatique en 1705, qu’à celle précisément de Froberger, dont Bach recopia et étudia dès son plus jeune âge les œuvres pour clavier, notamment les suites pour clavecin.

 

Outre des suites pour clavecin de Froberger transcrites pour le luth, le concert est l’occasion d’entendre la suite en sol mineur BWV 995 de Johann Sebastian Bach, adaptée pour le luth par le compositeur lui-même à partir de sa cinquième suite pour violoncelle seul BWV 1011 en do mineur. Le programme propose également un arrangement pour luth seul de la première suite pour violoncelle seul BWV 1007 en sol majeur.

 

Nous ne savons pas avec certitude si Bach jouait du luth. En revanche, c’est un fait établi qu’il manifestait un grand intérêt pour cet instrument. Il possédait d’ailleurs un clavecin-luth, dont le son imitait le luth. Il entretenait enfin, lui aussi, des liens d’amitié avec les luthistes de son temps, au premier rang desquels le compositeur et virtuose Silvius Leopold Weiss (1687-1750), établi à Dresde. [AM]