DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi009 Monica Lombardi, «Echafaudage 7», 2015, encre et crayon de couleur, 139 x 98 cm | © photo David Amaral
DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi007 Monica Lombardi, vue de l’exposition | © photo David Amaral
DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi001 Monica Lombardi, vue de l’exposition | © photo David Amaral
DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi002 Monica Lombardi, vue de l’exposition | © photo David Amaral
DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi003 Monica Lombardi, vue de l’exposition | © photo David Amaral
DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi004 Monica Lombardi, vue de l’exposition | © photo David Amaral
DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi005 Monica Lombardi, dessins «Annotations», 2012, acrylique, encre et crayon de couleur, 70 x 50 cm | © photo David Amaral
DavidAmaral_dAM_MonicaLombardi006 Monica Lombardi, «Cammin facendo: una valle», 2015, livre d’artiste, éd. art&diction, Lausanne | © photo David Amaral
Lombardi Monica Lombardi, «Cartographie 1», 2012, acrylique, encre et crayon de couleur sur papier, 50 x 70 cm

12.9. - 19.12.2015

Monica Lombardi – Chemin faisant: une vallée

Dessins et livre d'artiste

Exposition de dessins et présentation du livre d’artiste «Chemin faisant: une vallée», publié chez art&fiction. Le 12 septembre 2015, à 15h, lecture par Laurent Guenat du «Lexique des alpages abandonnés», un texte original de Daniel Maggetti écrit pour le projet.

 

C’est par un cheminement conceptuel – sous la forme d’un livre-boîte d’artiste – et par le détour figuratif de ses dessins que Monica Lombardi opère un retour vers la vallée lointaine de son enfance, au Tessin: la Léventine, long et profond sillon configurant l’accès sud du passage du Gothard. L’artiste désigne elle-même son livre comme une boîte d’«archives inspirées», contenant treize éléments imprimés, cahiers, cartes, dépliants, découpages et fascicules variés déployant des poèmes visuels, jeux de textes, de dessins et de photographies: le modeste coffret en carton contient des mirabilia, conçus par l’artiste après avoir arpenté le territoire en solitaire, dans une recherche artistique qui procède par décantation à l’écart des conventions touristiques et des stéréotypes identitaires de la vallée associés au passé légendaire et aux défis techniques du passage des Alpes. Tant dans son livre que dans ses dessins, la roche brute ou taillée est omniprésente, grise, inerte, silencieuse mais paradoxalement prégnante, gravide. La démarche participe des pratiques du land art. Mais elle s’inscrit aussi, plus loin dans le temps, dans la tradition des peintres et des photographes alpestres courant le paysage.

 

Telle une géo-ethnographie poétique, le travail de Monica Lombardi s’inspire également, dans ses dessins, des formes et des motifs décoratifs de l’artisanat local: tel ornement textile, tel motif d’ébénisterie, tel décor de maçonnerie ne sont pas reproduits dans un souci de documentation. Dans un rapport d’intimité, ils sont revivifiés dans des œuvres qui dignifient et perpétuent une culture fragile, secrète, menacée de disparition, comme le suggère avec sensibilité le texte de Daniel Maggetti, originaire des Centovalli, une autre vallée tessinoise.

 

Présenter le travail de Monica Lombardi sur la Léventine à Romainmôtier, au creux du Vallon du Nozon, au pied de la chaîne du Jura, scelle selon nous un jumelage imaginaire et heureux entre deux lieux de passage, deux lieux de mémoire, deux frontières. [AdA]