17.7. - 28.8.2016
Exposition en deux volets:
> dAM, place du Bourg 5
> Atelier Anne Blum, route de Vaulion 26
Actif à Burgdorf (BE), Urs Plangg (*1933 Winterthur) est un artiste solitaire ayant longtemps vécu sur l’île grecque de Santorin à la manière d’un ermite. Imprégné de philosophie antique et de sagesse orientale, son art – objets, installations, dessins, peintures, écrits poétiques – puise également aux sources de la culture contemporaine: dada, surréalisme, abstraction, arte povera, art conceptuel. Cet éclectisme apparent est la signature de ce chercheur dont l’œuvre se déploie sous forme d’«exercices artistiques» («Kunstübung» selon Plangg), à la manière d’une ascèse existentielle profondément cohérente et non dépourvue d’humour: à travers la pratique de l’art, Urs Plangg va à l’essentiel, expérience vitale conçue comme «simultanéité de l’être et du néant», révélée par exemple dans YESNO (das IstistNicht-Simultan), présenté à dAM.
L’exposition Iconoclasme(s), conçue en deux volets, propose deux ensembles d’œuvres caractéristiques réunies à cette occasion. A dAM tout d’abord, trois dispositifs d’objets fragiles et surannés posés directement au sol – Iconoclasme(s), Croix mobile en boîte et Traces de scie – révèlent d’humbles vestiges d’un art autrefois en gloire. Ils gisent là comme si l’iconoclasme du «temps [qui] fuit» – devise de Romainmôtier – en avait rabattu la superbe. Ils existent encore à peine, comme cette Croix mobile en boîte, constituée de pièces en bois articulées, évoquant à la fois une Croix abattue et un Jeu de dés.
A l’Atelier Anne Blum, l’exposition présente entre autres un ensemble de trois peintures monumentales et leurs études correspondantes, ainsi qu’une vitrine intitulée Parfum égyptien suggérant les reliques d’un sarcophage surréaliste. Les peintures figurent, sur fond blanc, des principes formels de compositions épurées – boucles, spirales, dédoublements – renvoyant à des archétypes cosmogoniques, des «cosmogrammes», comme Urs Plangg les nomme, synthétisant une philosophie de vie basée sur les fondements paradoxaux de l’être et du néant. Pour finir, une vitrine et un dessin évoquent le penseur indien Jiddu Krishnamurti. [AdA]